Elevée comme un garçon par ses parents, confée au pensionnat des Sœurs de la Divine providence de Ribeauvillé, novice pendant quelques mois et finalement militaire en se faisant passer pour un homme... Tel est le curieux parcours de Marie-Antoinette LIX, née le 31 mai 1839 au 76, Grand-Rue à Colmar.

 La plaque apposée sur la maison ne rappelle que très succinctement cet étonnant parcours.

A 10 ans, elle brillait en escrime, tir et équitation. Réputée indisciplinée, elle obtint néanmoins son brevet d'instructrice à 17 ans et trouva un emploi de préceptrice en Pologne.

En 1863, lors de l'insurrection polonaise, elle revêt un uniforme et, sous le nom de Michel LIX, dit "Le sombre" galvanisa 300 Polonais qui réussirent à battre 800 soldats russes qui venaient de les faire tomber dans une embuscade.

A la faveur de divers autres combats, elle finit par être nommée lieutenant. Rentrée en France en 1865, elle obtint, quatre ans plus tard, un emploi de receveur des postes à Lamarche dans les Vosges.

Lorsque éclata la guerre de 1870, elle rejoignit toujours en qualité de lieutenant, la compagnie des francs-tireurs de Lamarche placé ensuite sous le commandement du général GARIBALDI.

Marie-Antoinette LIX signa aussi quatre romans à caractère patriotique (Tout pour la patrie, Les neveux de la chanoinesse, Jeunes brutions et vieux grognards, A Paris et en province).

En 1898 elle sera admise à l'hospice de Saint-Nicolas du Port en Meurthe-et-Moselle où elle décéda en 1909 à l'âge de 70 ans.